Vous savez ce qu'est la pression atmosphérique ; je vous invite maintenant à en connaître l'histoire…
Petit rappel historique. En 1641, Galilée et un de ses amis scientifiques (Torricelli) se penchent sur un problème épineux : pourquoi ne peut-on pomper de l'eau à plus de 10 mètres de profondeur ?

À l'époque, il s'agit de pompes manuelles : dans un puits se trouve de l'eau, un tuyau relativement fin descend jusqu'en bas, et en haut, un système de levier permet d'aspirer l'air qui se trouve dans le tuyau, ce qui fait monter l'eau. Galilée et Torricelli pensent que c'est la pression de l'air à la surface de l'eau qui pousse l'eau dans le tuyau ; en effet, lorsqu'on aspire de l'air, il y en a moins dans le tuyau, et par différence de pression, l'eau monte.
Une hypothèse est alors avancée : si on fait monter de l'eau dans un tuyau de 10 mètres, il se peut qu'au final, la pression exercée par l'eau qui se trouve dans le tuyau s'équilibre avec la pression exercée par l'air dans le puits (pression égale à la pression atmosphérique). Torricelli met au point une expérience avec du mercure pour pouvoir observer le phénomène expérimentalement sans avoir à manipuler de trop grosses quantités d'eau (la pression exercée par une colonne d'eau de 10 mètres équivaut à celle exercée par une colonne de mercure de 75 centimètres !), qui corrobore l'hypothèse.

Mais rien n'est prouvé, et certains scientifiques avancent des théories douteuses(1) pour contrer Torricelli. Finalement, le problème arrive aux oreilles de Blaise Pascal, qui a une idée géniale : il propose de faire l'expérience au sommet d'une montagne ; si le niveau de mercure est moins haut, alors c'est réellement la pression de l'air (qui varie logiquement lorsqu'on s'élève) qui est responsable du phénomène. L'expérience décisive a lieu au sommet du Puy de Dôme : le mercure se stabilise alors à 62,5 centimètres (contre 75 au pied de la montagne), Pascal prouve ainsi l'hypothèse de Torricelli et donne son nom à l'unité de pression : le pascal(2).


  1. (1) Ces scientifiques n'admettent pas l'existence du vide, comme le disait Aristote, et imaginent que des petites particules d'air traversent le tuyau et retiennent l'air en étant reliées à de grosses particules à l'extérieur… je m'arrête ici, je n'ai moi-même pas compris ce qu'ils voulaient dire.
  2. (2) Par la même occasion, Pascal réfute Aristote et démontre l'existence du vide.