Les récits des historiens nous permettent de retracer les différents moyens et stratégies utilisés par les légions de Rome lors des différentes batailles. L'une des plus importantes est très certainement le siège de la puissante Carthage.

Celle-ci résista durant quatre ans (149-146 avant J.-C.) aux assauts des légions romaines. Pour les Romains, le siège signifie le déploiement de moyens considérables et des tactiques d'encerclement de la ville. Et, si c'est à Scipion que revient l'honneur d'avoir vaincu un tel ennemi, c'est bel et bien grâce à ce gigantesque déploiement de matériel de guerre.

Pour le siège de Carthage, les Romains utilisèrent une grande partie de leur savoir militaire (des machines de jets aux machines d'assaut en passant par la très connue formation de la tortue(1)). Mais, quel était donc cet armement ? Et comment les soldats le maniaient-ils ?

Lors d'un siège, les Romains élevaient des sortes de terrasses, ou terre-pleins, tout autour de la ville et ils creusaient aussi des tranchées pour empêcher les assiégés de fuir ou de se regrouper.
Sur les terre-pleins, on disposait des machines de jets comme les catapultes, balistes, onagres, etc. , tandis que les troupes progressaient sous la protection des machines d'assaut, telles les redoutables tortues et vineæ.

Commençons par les machines d'assaut.

Tour de siège Vue perspective de la tortue
  1. La tour mobile ou tour de siège permettait d'approcher des remparts de la ville assiégée. Elle était en bois et montée sur des roues. L'avantage tactique que cette tour apportait est énorme, on peut l'apporter facilement aux remparts. Les soldats placés tout en haut peuvent observer les points faibles de la ville. La tour en elle-même est composée de plusieurs étages ; le plus haut étant muni d'un pont-levis que l'on abaisse pour pénétrer dans la ville.
  2. La tortue ressemble aux vineæ, mais en plus grand, car elle abrite les machines d'assaut appelées faux murales qui servent à « faucher » les remparts grâce à leurs pointes de fer, permettant l'ouverture de brèches. Elle protège également les soldats qui creusent des galeries souterraines au pied des remparts.
  3. La vineæ est utilisée pour se mettre à l'abri par les soldats qui devaient se rendre dans les tours mobiles. Il s'agit d'une sorte de baraque roulante en bois entièrement recouverte de peaux mouillées pour la protéger des projectiles enflammés lancés du haut des murailles de la cité.
  4. Le bélier est la plus puissante machine d'assaut de l'armée romaine, utilisée pour démolir les portes et les murailles. Il se compose d'une lourde poutre en bois avec une extrémité (la « tête ») en bloc de fer ou de bronze. Cette poutre est maintenue par une ou plusieurs chaînes que les soldats font osciller ; la tête venant frapper avec force la porte ou la muraille. Des historiens rapportent même que lors de l'assaut de Carthage, les Romains utilisèrent des béliers manœuvrés par 6 000 hommes.

Continuons maintenant avec les machines de jet.

Baliste romaine

  1. La catapulte est la plus puissante machine de jet utilisée par l'armée romaine. Elle lance à grande distance des produits enflammés, de grosses pierres, etc. Elle se compose d'une poutre en bois avec une « poche » de peau à une extrémité contenant le projectile. De gros câbles, s'enroulant sur une sorte de treuil, permettent d'abaisser cette poutre et de tendre la corde d'un arc placé au sommet de la machine. Dès que les câbles sont lâchés, la poutre vient buter contre une grosse barre, délivrant le projectile avec violence.
  2. La baliste utilise un principe similaire à la catapulte, mais elle est construite pour que le projectile suive une trajectoire en arc de cercle afin qu'il tombe derrière les murailles.
  3. L'onagre est une machine de jet semblable à la catapulte, mais plus petit et plus facilement transportable sur le champ de bataille.

Bien entendu, la force des Romains résidait aussi dans les tactiques utilisées par leur infanterie…


  1. (1) Merci Astérix et Obélix !

Cet article vous a plu ? Courez lire la suite !