Ainsi parlait Aliénor d'Aquitaine de son premier époux, le Roi de France Louis VII.

Fille de Guillaume X, duc d'Aquitaine et du Poitou, Aliénor épouse en 1137 Louis de France, futur Louis VII. Elle apporte ainsi au royaume de France la Guyenne, la Gascogne, la Saintonge et le Poitou. Couronnés la même année après la mort de Louis VI le Gros, Louis et Aliénor, le Saint Moine et la Folle Reine, connaissent le bonheur conjugal malgré des tempéraments fort opposés.

Mais la piété de Louis VII, déjà grande, prend une tournure mystique après les évènements de Champagne en 1143. En guerre contre son vassal Thibaud de Champagne suite aux intrigues d'Aliénor, Louis assiste cette année-là à la destruction de Vitry en Perthois, durant laquelle l'église de la ville, emplie d'une population innocente, est incendiée par l'armée du Roi. Bouleversé par ce drame, Louis VII devient sombre et interdit les fêtes à la Cour. C'est alors que la Reine aurait confié à un de ses familiers : « J'ai parfois l'impression d'avoir épousé un moine ».

Si Aliénor reproche à Louis VII son austérité, le Roi reproche à son épouse de l'avoir entraîné dans des guerres inutiles par ses intrigues incessantes. Pour expier ses fautes, Louis VII décide de se croiser. Partis de Saint-Denis en 1147, les époux royaux et leur suite gagnent Byzance, puis Antioche en 1148 après avoir subi de lourdes pertes. La rumeur d'une liaison entre Aliénor et le Prince d'Antioche ne fait qu'aviver les disputes du couple royal. Ils rentrent en France en 1149, et Louis VII écarte Aliénor du pouvoir.

Toujours sans héritier mâle, Louis VII accepte la séparation, vraisemblablement à la demande d'Aliénor. Le mariage est annulé le 21 mars 1152 par le Concile de Beaugency, sous le prétexte de consanguinité.

Quelques semaines plus tard, le 18 mai 1152, Aliénor, qui a repris ses possessions terrestres, épouse Henri Plantagenêt, comte d'Anjou et duc de Normandie. L'accession de ce dernier au trône d'Angleterre le 25 octobre 1154 fait d'Aliénor une Reine anglaise. Elle ne sera pas plus heureuse lors de ce second mariage, ouvertement trompée par son mari et même emprisonnée par Henri II parce qu'elle soutenait ses fils en rébellion contre leur père.