Aujourd'hui, apprenons l'histoire des sciences avec Darwin, un grand barbu anglais qui a décrété un beau jour de 1859 que la sélection naturelle était la clé du monde vivant. Mais si, vous savez, la sélection naturelle, celle qui dit que seuls les plus forts perpétueront l'espèce. Et que l'ADN des plus faibles sera perdu dans le néant génétique de la médiocrité.

Toute cette histoire part des Galapagos, exquises îles tropicales s'étendant sous le soleil du large de l'Équateur. C'est un peu réducteur, je vous l'accorde, puisque l'archipel n'est qu'une escale parmi tant d'autres lors de l'expédition à laquelle prend part le jeune Charles Darwin dans les années 1830. À l'époque étudiant en médecine, puis en théologie, il est pétri d'envies de grand air, d'exploration. Il embarque donc à bord du Beagle, pour parcourir les mers du sud et développer son savoir en biologie.

C'est donc au cours de ce périple, aux Galapagos, qu'il a trouvé l'inspiration première de sa théorie de l'évolution, grâce à des oiseaux. Cet archipel paradisiaque présente 13 îles, et 17 îlots et Darwin y observe un phénomène qu'il juge tout à fait révélateur : une même espèce d'oiseau présente 14 types différents, en fonction de l'environnement de ces îles. Il observe notamment des oiseaux « gros-becs » et d'autres « petits-becs ». Et ce parce que les graines disponibles sur une île diffèrent de celles disponibles sur une autre ! Darwin suggère que les animaux au bec adapté aux graines d'une île ont présenté un avantage reproductif sur cette île exclusivement : pour simplifier, ils vivent plus longtemps car ils ont plus de facilité à se nourrir des graines ; ils sont donc globalement plus enclins à se reproduire… et à transmettre leur bec à leur descendance !

À partir de cet examen, mais aussi d'autres observations au cours de ce périple ainsi que d'autres ouvrages de références, Darwin construit sa théorie toute entière. Résumons-la largement : il affirme que ce phénomène de sélection naturelle s'observe depuis des millions d'années dans tout le monde vivant. Il s'oppose en cela aux créationnistes, alors très en vogue en Europe, qui affirment que l'ensemble du monde – y compris les êtres vivants – est l'œuvre de Dieu.

Depuis la publication de cet ouvrage, la théorie Darwiniste de l'évolution a toujours connu de nombreuses critiques. Mais malgré les attaques, qu'elles soient religieuses ou scientifiques, cette théorie reste la théorie dominante, y compris dans les visions modernes de l'évolution qui ont bénéficié des apports inestimables des découvertes en génétique.