On souhaite à tout fidèle lecteur omnilogiste de ne pas vivre cet événement trop souvent ; pourquoi donc lui faudrait-il broyer du noir ? Et dans ce cas, quelle est donc l'origine de cette expression ?

Comme bien souvent, projetons-nous en arrière dans le temps, et transportons nous au XVIe siècle, en cette Renaissance où les arts trouvent à s'exprimer, au moins pour les plus nantis…

C'est donc aussi une période faste pour la peinture. Point de produits chimiques alors, il faut recourir à ce que l'on trouve dans la nature pour obtenir ses couleurs.

Et pour le noir, et notamment pour les esquisses, c'est du charbon de bois carbonisé qu'il faut écraser.

Broyer du noir

Et bien sûr, dès cette époque, le noir a déjà sa connotation négative et plutôt pessimiste. Celle-ci est ainsi reprise dans le milieu médical, où l'on parle de « bile noire » pour évoquer l'origine de la mélancolie, qui serait due à la rate, alors que la bile jaune, la bonne, est issue du foie.

La médecine est alors conditionnée par le Corpus hippocratique, établissant une théorie des humeurs qui constitue le corps en quatre éléments fondamentaux (air, feu, eau et terre) avec quatre qualités (chaud ou froid, sec ou humide). Un bon équilibre induit une bonne santé.

Encore une bonne raison donc d'évoquer le fait qu'il ne faut pas que nous broyions du noir.

Pour éviter toute erreur, car cela n'est pas toujours évident, ce verbe est du 1er groupe, et se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

Broyer du noir, dessin de Franquin

Non non, fidèle lecteur, ne te fais pas de bile(1), tu trouveras sous peu ton prochain article sur Omnilogie…

Yeux dans le noir


  1. (1) noire !