Bien le bonjour, avides quêteurs de connaissances !

Je m'apprête si vous le voulez bien à vous présenter en une série d'omnilogismes les grandes lignes des différents systèmes d'écritures existant ou ayant existé sur notre planète. Si quelqu'un a quelque chose contre, qu'il le dise ou qu'il se taise à jamais ! Personne ? Bon alors c'est parti !

On peut regrouper les systèmes d'écritures en deux grandes familles. Je vais de ce pas vous présenter la première des deux familles : les écritures phonologiques. Si ce terme ne vous parle pas trop, sachez que la langue de Molière fait partie de cette famille, et que nous sommes donc directement concernés.

Les écritures phonologiques transcrivent des séries de sons en séries de symboles. À chaque son, phonème, est attribué un symbole, graphème(1). Lorsque tous les phonèmes ont été codés, on réunit tous les graphèmes associés et on obtient un alphabet !

Eh bien, dans les faits, ce n'est pas tout à fait exact. Si nous sommes familiers des alphabets latin, grec, cyrillique, runique, etc. , il s'avère que ce n'est pas la seule méthode d'organiser l'écriture d'une langue.

Certaines langues associent un symbole pour chaque syllabe, et non plus phonème, dans des syllabaires. Une syllabe se compose généralement d'une consonne associée à une voyelle. Par exemple, « da », « de », « di », « do », « du » seront retranscrits par cinq symboles différents(2). On retrouve cette construction dans le syllabaire cherokee ou dans le Linéaire B de la Crète ancienne(3).

D'autres utilisent un système alphasyllabaire, ou abugida, dont certains symboles représentent des syllabes avec une voyelle par défaut et d'autres symboles remplacent ou suppriment la voyelle initiale. La plupart des langues de l'Inde et de l'Asie du Sud, ou encore l'inuktitut inuit sont construites ainsi. Pour l'anecdote, on peut citer le Tengwar créé par J.R.R. Tolkien pour le Seigneur des Anneaux.
Tengwar

Certaines écritures enfin utilisent des alphabets consonantiques, ou abjad qui ne notent que les consonnes. Les principaux représentants en sont l'arabe et l'hébreu(4). On peut également citer les langues sémitiques éteintes comme le phénicien, dont l'alphabet a servi d'inspiration à la plupart des peuples méditerranéens (grec, latin, étrusque, cyrillique, gothique, copte, hébreu ou encore arabe en descendent de près ou de loin).

Voilà pour les systèmes d'écriture phonologiques. La prochaine fois nous nous intéressererons aux « petits dessins » : idéogrammes chinois(5), hiéroglyphes égyptiens, etc.


  1. (1) Je n'en parlerai pas ici pour rester général, mais il y des cas où un même phonème peut être retranscrit par plusieurs graphèmes différents, et inversement, ce qui peut induire des confusions.
  2. (2) On pourrait ajouter les associations de plusieurs lettres comme « ai », « on », « in », « ou », etc. , dans la liste des combinaisons possibles avec chaque consonne.
  3. (3) Le linéaire B transcrivait le mycénien, c'est-à-dire le grec ancien, au temps de la Crète minoéenne autour de -1500 à -1000 avant notre ère.
  4. (4) C'est ce qui explique le débat aujourd'hui sur le nom de Dieu : Yahvé ou Jéhovah ? Si on le transcrivait en français, la réalité serait plutôt yhwh, ce qui est certes un peu moins sexy.
  5. (5) Idéogramme est un abus de language dans ce cas-là, mais chut ! j'en garde pour la suite.

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